logo

MONDUS VIVENDI

Un tour du monde en famille

grenouille
carte ancienne accueil
Carnet de route - Thaïlande


5 nights in Bangkok

Bangkok. Moiteur tropicale. Mégalopole au carrefour de l’Asie à la réputation sulfureuse, largement imméritée. Nous retrouvons en effet ici la gentillesse des gens de l’Asie du Sud-est, le calme des pays bouddhistes, la propreté des rues, le civisme des automobilistes, les magasins fournis et tout un art de vivre qui invite au bien-être. Le passage en Inde provoque peut-être une distorsion des impressions, mais on se sent bien à Bangkok, avec le sentiment de renouer avec la civilisation. Jamais Cathy n’aurait cru ressentir autant de bonheur devant une machine à laver !

tuk tuk et taxi rose


Un tuk-tuk coloré déboule au coin de la rue avec un bruit de moteur semblable à une voiture de course bien réglée. Malgrétaxi boat la pluie qui s’abat lourdement aujourd’hui, il déambule en quête de passagers qui voudront profiter de sa banquette confortable, plutôt que d’emprunter un taxi rose bonbon. Seul peut rivaliser le taxi-boat qui fonce sur les canaux de Bangkok d’un quai à l’autre, avec de grandes bâches bleues sur les côtés que les passagers relèvent pour éviter la douche. Réflexe idiot s’il en est de baisser la tête quand l’esquif frôle les ponts de quelques centimètres, mais qui explique pourquoi la fille qui longe le bord du bateau pour vendre les tickets porte un casque !


Le lendemain de notre arrivée, le 28 novembre 2012, alors que nous piqueniquons sur le toit-terrasse de notre guest-house, avec vue sur le Rama VIII bridge, nous apercevons un défilé de bateaux lumineux qui descendent le fleuve Chao Phraya. Pliant loy krathongrapidement bagage, nous fonçons vers les bords de la rivière, mais ceux-ci restent inaccessibles. Nous ne renonçons pas si facilement et attrapons dans la rue un tuk-tuk pour nous diriger vers le magnifique pont suspendu qui semble le théâtre d’un évènement important. Cinq minutes après, nous sommes au cœur de l’action et déambulons entre les vendeurs de compositions florales, de petites embarcations en feuilles de bananier, ou d’œufslanterne sur plat d'à peine 3 cm de diamètre. Une fois sur le pont nous réalisons l’ampleur de la fête qui se déroule ici. Loy krathong est une cérémonie dédiée à la déesse des eaux, qui marque la fin de la saison des pluies, lors de la douzième pleine lune de l’année. Dans toute la Thaïlande, fleuves et points d’eau reçoivent alors de petites embarcations illuminées garnies de fleurs et d’encens, tandis que s’élèvent dans le ciel des milliers de lanternes qui s’envolent sans limites vers les confins de l’univers. Le spectacle est ponctué de feux d’artifice tirés des splendides bateaux tout en lumières qui avaient capté notre regard et qui attirent sur le pont une foule joyeuse et sereine. Le mariage de la lumière et de l’eau est un symbole fort qui participe pleinement à la signification de l’évènement.


La spiritualité s’exprime ici au fil des innombrables « wat » (temples) qu’abrite la cité, parcourue par de nombreux bonzes de tous âges dans leur tunique safranée. On les croise autant dans les temples qu’au « 7 eleven » (le « Petit Casino » de l’Asie, ouvert 24/7), le portable à l’oreille. La foi se pare parfois ici de couleurs étonnantes, quand un moine se tient sur une estrade au milieu bouddhade la rue, le micro à la main, tel un télévangéliste version zen ; ou quand des guirlandes de billets de banque sont confectionnées autour d’une statue dorée de Siddhârta Gautama. Mais que ce soit au milieu de la foule dans les hauts lieux du bouddhisme ou au rythme des mantras dans les petits temples de quartier, les croyants pratiquent leurs rituels avec dévotion, s’inclinant avec respect devant les statues du Sâkyamuni, en tenant une fleur de lotus et des bâtons d’encens près de leur front. Si le Wat Phra Kéo ou le Wat Pho recèlent des trésors d’architecture, de peinture et des pièces de valeur tel le Bouddha d’émeraude, des temples plus modestes offrent des ilots de paix comme suspendus hors du temps au cœur de la ville. Tout invite alors à la méditation, au recueillement, ou simplement à goûter l’instant présent.


Dans un style radicalement opposé, Bangkok a aussi à offrir les espaces impersonnels des somptueux centres commerciaux, ceux-là mêmes que l’anthropologue Marc Augé qualifie de « non-lieux », tant ils se ressemblent d’un bout à l’autre de la planète. Si cette ambiance internationale n’est pas sans nous déplaire par moments, et offre un anonymat parfois confortable, nous préférons toutefois déambuler dans les petits marchés, manger pour trois fois rien dans une cantine de rue et vibrer au rythme du petit commerce qui foisonne en Asie.


chenillesComme il y a des limites à l’acculturation, nous bouderons la panoplie d’insectes grillés sur le marché, sans douter une seconde que chenilles, sauterelles, scarabées et autres coléoptères non identifiés puissent constituer des mets de choix pour des palais avisés. Tout est possible à Bangkok et sur Khaosan Road, entre les tailleurs de costards et les agences de voyages, de petits étalages (rapidement démontables) vous montrent avec quelle fidélité on peut refaire votre garde-robe de pièces d’identité, carte de presse ou d’étudiant !


Entre deux visites, nous cafouillons pour organiser la suite de notre voyage et trouver un transport vers Koh Tao, petite île dans le golfe de Thaïlande qui nous vaudra une nuit de bus et trois heures de bateau. Nous embarquons donc en fin de journée dans un bus à deux étages recouvert de mangas, doté de rideaux bordeaux et d’un plafond matelassé rose pâle qui, selon le mot de Titouan, ressemble à un canapé. La classe !

 

 

 

 



Articles du carnet de route en Thaïlande


Coco Tao
5 nights in Bangkok
Itinéraire