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MONDUS VIVENDI

Un tour du monde en famille

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Carnet de route - Cambodge


Angkor et encore

Nous embarquons, jambon beurre dans le sac, à bord de notre tuk-tuk pour une exploration des temples d’Angkor. Le site est gigantesque, mais nous optons pour le small tour en un jour. Après avoir fait un joli sourire à la webcam qui imprimera instantanément notre pass avec photo d’identité, nous nous engageons sur une route goudronnée où tuk-tuk, voitures et bus se succèdent inlassablement. 

Angkor vat


Notre initiation commence par Angkor Vat, temple conçu comme une réplique de l’univers, dont la silhouette lointaine laisse imaginer la splendeur architecturale. Encadré par des colonnades aux bas reliefs majestueux qui protègent le bâtiment central, nous découvrons un dédale de petites pièces ornées de bouddhas plus ou moins décapités. La verticalité des escaliers du temple central défit l’équilibre humain et nécessite (aujourd’hui) un ajout d’escaliers en bois moins esthétiques permettant d’accéder au cœur du temple. Les femmes enceintes, indisposées ou en t-shirt et les enfants ne sont pas autorisés à monter… Manu fera donc seul l’ascension du temple !


bayonLe Bayon, situé au cœur de l’ensemble d’Angkor Tohm, nous accueille ensuite avec ses 200 visages gravés dans la pierre. Témoins du rayonnement du site au moyen-âge, ils ont vu la civilisation khmère s’écrouler sous son poids quand la ville d’Angkor pouvait abriter près d’un million d’âmes (au XIIIe siècle). L’assemblage des pierres sans ciment a favorisé l’effondrement des ouvrages laissés pendant des centaines d’années à l’appétit vorace d’une nature généreuse. De là ressort la situation inédite qui fait tout le charme de Ta Prohm : les racines des arbres gigantesques s’accrochent aux pierres pour se confondre avec le temple dans un mariage des plus réussi entre l’esprit des hommes et la volonté de la nature. Le site dégage une énergie vivifiante, malgré la chaleur et les touristes surexcités à l’idée de poser dans le terrain de jeux de Tomb Raider. Les volutes d’encens devant les bouddhas rappellent toutefois la destination avant tout religieuse des ouvrages, désormais inscrits au patrimoine mondial et symbole national flottant sur le drapeau cambodgien.


Après que les garçons aient goûté aux joies du massage des pieds par des poissons (Dr fish massage), garanti sans piranhas, nous nous écartons des faubourgs de Siem Reap cambodge ruralpour plonger dans le Cambodge des aquarelles où les buffles d’eau arpentent les rizières bordées de cocotiers. La terre ocre-rouge du chemin tranche avec le vert éblouissant des champs où les paysans œuvrent à une nouvelle récolte. Les maisons de bois et de feuilles sur pilotis, les vélos de l’époque coloniale, les hamacs qui se balancent tranquillement, les enfants aux sourires ravageurs contribuent à ce paysage enchanteur où la vie s’écoule nonchalamment. Si l’habitat simple et écologique peut paraître rudimentaire, il est pourtant propre, décoré et investit. Le Cambodge a aussi son lot de surprises, tels ces cochons sur le porte-bagage d’un scooteur ou les grappes de baguettes de pain qui pendent d’un étal ambulant.


Mais le but de notre périple est encore un peu plus loin, vers des rivages où les modes de vie se sont adaptés à un écosystème très particulier, le Tonlé Sap. Ce grand lac au milieu du Cambodge présente la particularité de voir son courant s’inverser à la saison des pluies. Au lieu de s’écouler vers pilotisla mer, l’eau remonte alors vers les terres, inondant ainsi une partie du territoire. Pour s’adapter à cette situation, les villages de pêcheurs sont devenus soit des villages flottants, soit des villages sur pilotis géants où les habitations sont perchées à 10 mètres au-dessus du sol. Laissant notre tuktuk au bord du chemin poussiéreux, nous embarquons sur un bateau au diésel bruyant, prenant place sur les 6 chaises vissées sur le pont, pour rejoindre Kampong Phluk, village sur échasse dans un monde semi-aquatique. Après moins d’une heure de navigation, dépassant la « gendarmerie » (en français dans le texte) et l’école secondaire déjà hautes perchées, nous découvrons le village le plus étonnant et atypique qu’il nous ait été donné de voir.


kampong phlukLe sentiment de vivre des instants exceptionnels nous submerge tandis que notre bateau glisse parmi des centaines de maisons et une véritable forêt de pilotis. Échelles ou escaliers permettent aux habitants de regagner leur refuge haut comme un immeuble de 3 étages, tout de bois vêtu, aux  pieds trempant dans l’eau boueuse où s’amusent les enfants. Une partie du village comporte une bande de terre, telle une île qui sort de l’eau, avec des maisons de part en part d’une large avenue poussiéreuse qui donne à l’ensemble des allures de western. Le temple bouddhiste, les vélos-magasins, les brunettes en uniforme ou les enfants joueurs ne laissent pourtant aucun doute : nous sommes au cœur d’une Asie de bout du monde, pauvre, inventive et courageuse. La vie semble rude dans ce coin reculé vivant principalement de la pêche et les visages sont plus austères, plus marqués.


D’un ponton, nous embarquons sur une petite pirogue plate où nous nous alignons bien au centre afin de ne pas chavirer. Cette file indienne se prête admirablement à l’expérience d’une balade au sein de la forêt inondée, où nulle envie de parler n’inspire à rompre le charme des bruits de jungle environnants. Les moteurs du cours d’eau principal s’estompent au fur et à mesure que notre guide use avec agilité de sa rame pour nous conduire plus avant dans cet écosystème inédit. Les arbres vivent ici une partie de l’année immergés, ne laissant dépasser de l’eau hamacqu’une partie du tronc et les feuillages dans une atmosphère surréaliste. Le calme chatouillé par les chants d’oiseaux donne toute sa magie au lieu, où l’on croit voir passer furtivement quelques fées pour disparaître aussitôt.


Retour sur un restaurant flottant avec séquence de hamac au bord de l’eau avant de regagner des rivages plus communs, enrichis d’une expérience forte. Nous laissons derrière nous ces hommes et ces arbres vivant entre mer et terre, entre terre et ciel, dans l’impermanence d’un lieu sans équivalent.

VOIR LA VIDEO (cliquer sur l'image) :

foret inondée - vidéo

 

 

 

 

 

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