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MONDUS VIVENDI

Un tour du monde en famille

grenouille
carte ancienne accueil
Carnet de route - Chili


Atacama

san pedroÀ 2300 mètres d’altitude, blottie contre la cordillère des Andes, une ville de poussière, avec ses rues en terre et ses maisons basses en adobe, se réchauffe péniblement avec les premiers rayons de soleil. Les nuits glaciales et les journées chaudes portent la marque du désert de l’Atacama. L’air et le ciel sont si purs que cette région du globe accueille les plus grands télescopes du monde, scrutant inlassablement les confins de l’univers. Est-ce un hasard si les paysages alentour de San Pedro ressemblent davantage aux astres éloignés qu’à la planète bleue ? Aucune faune, aucune flore ne surmonte l’aridité de la « vallée de la mort » ou de la « vallée de la lune ». Si le paysage est entièrement minéral, il arbore pourtant mille nuances de couleurs et de formes quand la roche s’exerce à varier son aspect à l’infini.


vallée de la luneLe vent se charge de ratisser le sable et de bâtir des dunes parfaites, le soleil transforme les eaux souterraines en cristaux de sels alors que les mouvements tectoniques et l’activité volcanique forcent le sol vers les hauteurs. Les éléments s’unissent ici pour former des paysages hors du commun qui laissent sans voix. Pétris de glaise et d’eau, formés d’atomes créés dans les étoiles, nous sentons ici plus qu’ailleurs l’immensité qui nous submerge alors que nos yeux parcourent la vue à 360° s’offrant sans retenue à nos regards jusqu’à la nuit tombée.


laguna cejarLe lendemain nous entraine vers « Laguna Cejar », des lagunes d’eau turquoise aussi saturées en sel que la mer morte, en plein salar d’Atacama. Dans l’immense plaine où le bus peine sur les routes chaotiques se produit le miracle de l’eau jaillissant des profondeurs dans une région où la pluie est aussi rare que les gagnants au loto. Le sol est blanchi par les cristaux de sel et de minéraux qui subsistent après le travail de l’évaporation. Parfois, les galeries souterraines provoquent des effondrements, appelés « sinkholes », des trous parfaitement ronds remplis d’une eau froide. Le salar est aussi l’occasion de se prêter au jeu des perspectives pour faire des photos trompeuses. Comme quoi le vide est aussi source de plénitude !

perspectives


marche sur l'eauNous terminons la ballade autour d’une lagune de sel recouverte par quelques centimètres d’eau, de quoi renouveler le miracle de Jésus marchant sur l’eau sans risquer comme Saint Pierre la noyade par manque de foi. Le soleil déclinant projette nos ombres loin devant, et c’est l’occasion de s’amuser encore un peu avec elles, tout en contemplant les couleurs changeantes sur le volcan Licanbatur dont le cône parfait domine le site aux côtés de son frère, le « décapité », dans la ombresmythologie Atacaméenne. Les quelques nuages s’embrasent alors que la cordillère se colore en rose. Un flamant assorti fait ses ablutions rituelles avec grâce alors qu’on se demande ce que vient faire une mouette dans ce décor désertique. L’heure de l’apéro a sonné et nous nous délectons d’un petit Pisco, alcool local dont il serait malvenu de rappeler l’origine péruvienne, l’histoire entre les deux pays n’étant pas des plus pacifiques, en dehors des épisodes où il s’agit de s’unir contre l’envahisseur commun, les espagnols.


Le salar de l’Atacama est aujourd’hui un espace protégé où repose 35% des ressources mondiales de lithium, l’or du futur. Nous traversons cet espace gigantesque en direction de la réserve abritant des lagunes où trois espèces de flamants roses trouvent une nourriture abondante. C’est l’algue qui constitue leurs repas qui leur donne cette couleur rose caractéristique. À la lumière du soleil levant, nous affrontons le froid pour contempler ces oiseaux se dédoubler par réflexion, avant de s’envoler parfois dans un vol parmi les plus majestueux.

flamants


Notre tour se poursuit ensuite jusqu’à 120 kilomètres de San Pedro, traversant au vigognepassage quelques villages perdus, pour rejoindre deux lagunes turquoise perchées à 4200 mètres d’altitude, le point culminant de notre tour du monde. Là, le spectacle est stupéfiant. Marchant doucement pour économiser notre oxygène, nous profitons des paysages où quelques vigognes broutent tranquillement les touffes d’herbes rases jaunies sur fond de montagnes volcaniques. Tout simplement magique !

lagune


Les Français sont en nombre dans la région et notre auberge regorge de ces voyageurs inlassables qui portent nos couleurs à travers le monde. L’occasion d’échanger nos expériences de voyage et de sympathiser avec plusieurs couples. Puis arrive une famille faisant un tour du monde similaire au nôtre. Leurs enfants, Paul et Lou, sont dans les âges de Titouan et Estéban. S’ensuivent des parties de jeux endiablées, un échange de livres et de légos et un plaisir partagé. Au grand dam des enfants, nous avions réservé pour le soir même un bus de nuit vers Chanaral. Aussi laissons-nous aux enfants la journée entière pour jouer ensemble. Les adieux sont difficiles, mais la perspective de se retrouver dans un peu plus d’un mois aux chutes d’Iguaçu met un peu de baume au cœur.


 

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