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MONDUS VIVENDI

Un tour du monde en famille

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Carnet de route - Chili


Valparaiso

funiculaireVibrante et animée, Valparaiso ouvre sur un autre visage du Chili, celui des arts, de la culture, de l’architecture, avec une touche franchement originale. Après trois semaines de déserts et de villages, retour à une ville digne de ce nom, grandiose, étendue, touchante. Arrivés en fin de soirée, nous sommes accueillis par Gilles, Toulousain aussi adorable qu’original, gérant « la bicyclette », une maison d’hôtes sur le « Cerro Conception ». Valparaiso s’étend de colline en colline (cerros) auxquelles on accède à pied ou en utilisant la quinzaine d’ « ascensores » (funiculaires), dont le premier, fonctionnant à la vapeur, a été inauguré en 1883. Ces monuments historiques particuliers et tous centenaires, aux vieux planchers de bois, ressemblent à de petites cabanes peintes et colorées, qui glissent sur un rail pour franchir les imposants dénivelés de la ville.


En ce jour de beau temps, le métro nous mène à Portales, quartier de Valparaiso au bord de la mer. Nous y découvrons des bateaux rentrés de la pêche, montés sur le quai, autour desquels les pêcheurs s’affairent à décharger, laver, dénouer leurs filets sous le regard d’une statue de Saint veillant sur la scène. D’autres découpent, écaillent et vendent le produit brut dans une odeur insoutenable qui doit imprégner jusqu’aux racines les cheveux de ces hommes et ces femmes englués dans le poisson jusqu’aux tripes.

lion e mer et pélican

 

Flairant la bonne affaire, des milliers d’oiseaux marins occupent la plage, le dessus des cabanes et les airs. Mais lorsque les poissonniers déversent du ponton leurs restes dans la mer, la hiérarchie veut que les lions de mer aient la primeur de l’aubaine. Les mâles, pesant plusieurs centaines de kilos, s’imposent avec un rugissement grave et profond, sous le regard médusé des petits d’un "jardin infantil" venus visiter le site. Des pélicans remplissent leur poche de poissons. Ceux-ci sont ensuite déglutis sans autre forme de procès. On peut suivre leur parcours tandis que leur passage déforme le long cou des volatiles.


monte rosa au portAu loin, pétroliers et cargos chargés de containers repartent avec lenteur pour un long voyage après une halte au port industriel de Valparaiso. Les grues gigantesques s’affairent autour des mastodontes des mers que nous observons depuis les hauteurs. Il est toujours impressionnant de voir flotter autant de ferraille. Devant nous, le « Monte Rosa », battant pavillon Allemand, flémarde dans la brume montante à l’entrée du port avec ses 70 000 tonnes et 272 mètres de long.


maison coloréeMais le charme de Valparaiso se déroule vraiment au cours des balades improvisées au milieu des rues pentues et pavées, bordées de maisons aux couleurs vives ou pastel. Autant le Chili nous a montré à plusieurs reprises des lots entiers de maisons banales, rigoureusement identiques et alignées, dans le pur style camp de réfugiés, autant à Valparaiso il semble que chacun s’ingénie à avoir une demeure originale par sa forme, sa couleur ou les graffitis qui ornent ses murs. Aucune monotonie quand chaque détour, chaque ruelle offre soit une vue splendide sur la baie, soit une raison ou une autre d’accrocher le regard. Ville d’artistes, elle porte les signes de sa créativité dans les moindres détails, quand une banale borne incendie se transforme en lutin et que les lampadaires s’auréolent de motifs chatoyants.


tole onduléeSi les matériaux varient selon le prestige et l’ancienneté de l’édifice, le plus typique reste une sorte de tôle finement ondulée qui donne un relief incomparable aux bâtisses. Ah la tôle ondulée ! Ce matériau mythique, inventé par Carpentier, en France, au milieu du XIXe siècle, a depuis conquis le monde entier. Mais à Valparaiso, il prend place dans une architecture hors du commun qui ravit les regards. Les fils électriques occupent une place de choix dans le décor avec des enchevêtrements constants. Alors que s’éloigne le trolleybus avec ses airs du passé, des marionnettes géantes dansent furtivement au coin de la rue, suivies par des abeilles sur échasses. Nous nous approchons pour découvrir une petite manifestation d’écologistes fustigeant Monsanto l’assassin, petite poignée d’espoir dérisoire face aux machines économiques et la raison du plus fort.  

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