Ni hao Beijing (Bonjour Pékin)
Le 31 août 2012 - Pékin
Premières impressions.
Nous voici partis. Ce premier vol est aussi le coup d’envoi du tour du monde ; première nuit de fortune dans un avion et le décalage horaire à avaler. 
Le parcours jusqu’à notre auberge est limpide. Le train « Express Airport » relie les terminaux 2 et 3 au centre de ville de Pékin en 30 minutes et connecte directement avec le métro. La modernité est omniprésente. L’aéroport est magnifique et les 98 hectares du terminal 3 en font le plus grand du monde. Voilà déjà un record de battu ! Aucune photo n’est permise dans l’aéroport (ainsi que dans tous les endroits « stratégiques »). Des écrans s’invitent sur les murs des tunnels du métro et à l’intérieur des wagons climatisés où des groupes de « iphoneurs » s’alignent naturellement.
Une fois dehors, chaleur et pollution se conjuguent pour créer une atmosphère étouffante qui participe au dépaysement. L’ambiance est détendue et des sourires bienveillants nous accueillent.
À la modernité éclatante succède, en avançant vers les « hutongs » (vieux quartiers aux ruelles étroites), un style à la fois plus typique et plus délabré où des senteurs exotiques nous rappellent à quel point nous sommes désormais « ailleurs ». Les caractères chinois s’alignent partout avec un charme indescriptible enrobé de mystère pour les analphabètes que nous sommes devenus en un rien de temps. Chaque point de repère devient alors particulièrement signifiant.
Une des choses les plus marquantes lors de ces premiers jours est l’attention démesurée dont nos enfants sont l’objet. La blondeur des cheveux, les yeux bleus ou les longs cils transportent nombre de nos hôtes dans un état proche de l’apoplexie. Aux regards ahuris des uns succèdent les démonstrations des autres. .jpg)
Nous qui pensions prendre quelques Chinois en photo (on est en Chine après tout), c’est nous qui sommes à l’inverse l’objet de clichés répétés, certains discrets, d’autres avec ostentation. Loin de la retenue qu’on leur prête, les Chinois se montrent plutôt exubérants dans l’ensemble (parlant fort, bousculant pour passer devant ou crachant dans la rue avec tout le rituel sonore qui accompagne cette pratique). Mais devant la gentillesse de leur demande et l’excitation dans leurs regards, il faut bien se prêter au jeu. Titouan y trouve son compte à jouer la star, mais Estéban préfère l’esquive quand cela est possible. Les photos, passe encore, mais les bisous et caresses à répétition l’agacent. On n’est guère habitués à passer pour des curiosités ambulantes.
Berlines luxueuses et vélos défraichis partagent ici comme ailleurs les mêmes rues, avec tout de même quelques voies cyclables aménagées le long des avenues de 2 fois 8 voies telle celle qui sépare la place Tian’anmen de la Cité interdite. 
Les piétons empruntent un passage souterrain, ce qui permet de survivre à un tel environnement. Manifestement (mais sans manifestations autorisées !), la Chine est un pays de contrastes et de démesure. Malgré une présence policière et militaire constante, il règne une atmosphère où tout semble possible, des tenues les plus courtes aux choses les plus extravagantes comme faire son barbecue sur le trottoir.
De petits signes trahissent pourtant l’absence de démocratie, tel cet homme répondant « I don’t know » quand on lui demande un renseignement banal (accéder à un parc), avec un geste invitant à poursuivre sa route. Nous n’insistons pas ; le message est clair : « je n’ai pas le droit de vous parler ». Nous comprendrons ensuite que le parc en question devait être fermé du fait de la présence de dignitaires. 
Nous n’avons pas croisé de lieux de convivialité (genre terrasses de café) et aucun banc sur la place Tian’anmen où nous avons dû nous asseoir par terre pour regarder les écrans géants vantant la beauté de la chine. L’ambiance n’est pas au rassemblement et au partage des idées. Mais il y a d’autres choses à partager… et tant à découvrir (à suivre…).
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