Arrivée prévue : le 9 mars 2013 - en provenance de Nouvelle-Zélande
Départ prévue : le 17 mars 2013
- Vers Los Angeles - USA
Puis départ le 20 mars 2013 - Vers le Costa Rica
Danse avec les requins
Le bateau glisse sur l’eau si claire qu’on n’en finit pas de voir le fond à mesure qu’il avance dans le lagon vers une passe où il pourra franchir la barrière de corail. À son bord, quelques Canadiens espèrent comme moi une belle rencontre avec les requins-citrons et autres habitants du coin. Pour sa part, le corail a trop souffert d’une invasion d’étoiles de mer puis d’un ouragan qui a fini de le massacrer il y a trois ans. Il repousse péniblement depuis, mais les fonds marins sont pauvres en couleurs et en reliefs. Après 25 minutes de plongée dans cet environnement grisâtre à observer tranquillement diverses espèces tropicales, la silhouette inquiétante du plus grand prédateur marin se dessine au loin.
Bientôt, une dizaine de requins-citron d’une taille variant de deux à trois mètres vont et viennent autour de nous. Le temps d’en regarder un devant, et voici que l’un d’eux me frôle arrivant de derrière. Leurs corps massifs glissent dans l’eau avec rapidité, laissant le plongeur dans l’impossibilité de les fuir ou de les suivre. Mais les requins ne sont heureusement pas agressifs envers les humains, qui de leur côté en exterminent plus de 100 millions par an (chiffres de l’ONU), avec une cruauté sans pareil, propre aux hominidés. Plus de 300 espèces de requins peuplent les océans, et seule une poignée est potentiellement dangereuse. Leur population a diminué de 90 % en un siècle notamment pour leurs ailerons, très prisés en Asie. Ils sont souvent relâchés en mer après que l’on ait découpé leurs ailerons, condamnés ainsi à une mort lente et atroce. Les « dents de la mer » ne sont pas celles que l’on croit !
Sur un autre spot, ce sont des requins à pointe noire qui rôdent paisiblement, accompagnés pour certains des fameux poissons-pilotes qui les suivent sans relâche (voir la vidéo ci-dessous). On ne se lasse pas d’un tel spectacle. Le snorkeling (promenade marine avec masque et tuba) pâtit également du gris des coraux morts, même si Titouan prendra plaisir à reconnaître les poissons-flute, les balistes Picasso, les Papillons, etc., se familiarisant peu à peu avec la faune aquatique tropicale. Son préféré est un baliste noir avec les nageoires orange. Les belles anémones jaune-vert à la robe rose brillent particulièrement.
Nous partons en pédalo dans le lagon vers un banc de sable où stationnent requins à pointe noire et raies armées, malheureusement nourris par les locaux pour en faire une attraction facile. L’occasion pour les enfants de voir des requins et des raies au vol majestueux, mi-sauvages, mi-domestiqués, mais toujours impressionnants. Le retour demande de l’énergie pour affronter le fort courant du chenal, où je me perdrais le lendemain à la recherche de raies léopards, obligé de faire du « bateau stop » pour franchir le courant : ridicule, mais une expérience de la puissance de l’océan ! La raie léopard est somptueuse, bien qu’aperçue rapidement, profilée tel un avion de chasse et parsemée de point blanc.
Farniente, travail scolaire et rencontres ponctuent notre séjour sur Moorea. Le camping se révèle être un vrai repère de « tourdumondistes » et nous échangeons longuement avec de nombreux couples français ou anglais. Chacun son itinéraire, son voyage, ses passions et ses aventures ! L’ambiance est bon enfant et ajoute au charme indéniable de ces îles. Pour repartir, demain, nous attendrons le bus local, censé passer entre une heure et une heure trente avant le ferry, selon l’humeur du chauffeur, son menu du soir ou la qualité de son réveil ! On verra bien !