Plongeon dans la diversité
Chaleur et moiteur se conjuguent à la gentillesse de nos hôtes pour annoncer la couleur : la Malaisie est une expérience tropicale unique. Nous arrivons vers minuit à notre auberge, située sur Jalan Petaling, au cœur du quartier chinois, et de son animation toute asiatique. Vétusté est certainement le mot qui décrit le mieux nombre de bâtiments, dont notre auberge. Pourtant, on s’y sent rapidement bien. Les espaces ouverts sur l’extérieur, sans aucune fermeture, trahissent une contrée que le froid n’a jamais mordu. Pourtant, en regardant mieux, c’est propre, et pour le moment, aucune rencontre douteuse avec des créatures rampantes d’un autre monde que nous craignions de voir. Sous le ronron du ventilo, nous peaufinons notre itinéraire en consultant la météo. Dehors, la rue s’anime. Elle est clairement pluriethnique et multiculturelle. Niquabs, saris, chemises et pantalons se côtoient sans extravagances au fil des temples, églises et mosquées qui jalonnent le parcours. La diversité est ici chez elle. Malais, Hindous et Chinois cohabitent ici tranquillement autour des vieux quartiers ou au pied des buildings ultramodernes.
Il faut avouer que nous sommes venus ici pour une raison totalement anecdotique : la sonorité du nom de la capitale, Kuala Lumpur. Ce nom magnifique porte en lui toutes les résonnances de l’Asie. La ville lui ressemble. On y passe en 5 minutes de la forêt tropicale aux tours jumelles Pétronas, les plus hautes du monde, où s’expose dans le plus grand luxe toute la puissance des nations émergentes. La signification de Kuala Lumpur est moins glorieuse : Le « confluent boueux » est à l’origine d’une ville qui s’est construite autour de la découverte d’étain au lieu de rencontre de deux rivières.
Nous commencerons par visiter Bird Park où sont rassemblés plus de 3 000 oiseaux de plus de 200 espèces différentes au sein d’un espace verdoyant. En chemin, on se perd un peu et un taxi passant par là nous propose de nous emmener gratuitement, car « de toute façon il allait là-bas ». Cet épisode résume bien l’état d’esprit qui semble régner ici.
Au retour, nous passons près de la mosquée nationale à une heure d’ouverture au public. Nous nous déchaussons. Cathy enfile un voile et nous voici partis à la rencontre d’un lieu de prière dont la splendeur nous donnera des frissons. Le lieu est immense et peut accueillir jusqu’à 3 000 fidèles dans la salle de prière principale. Pourtant, le sentiment d’une certaine intimité prédomine dans cette architecture moderne, dépouillée et parfaitement équilibrée qui invite au recueillement. Les jeux avec la lumière du soleil dévoilent toute la richesse des arts islamiques.
Le drapeau de Malaisie flotte ici partout, des murs de la mosquée aux immeubles modernes où il se déroule autant qu’il se démultiplie sur les façades. De taille plus modeste, il s’accroche aussi aux fenêtres des habitations. Cette étonnante profusion des insignes nationaux fait suit à la fête de l’indépendance qui a eu lieu le 31 août.
Le lendemain nous conduira au pied des fameuses tours Pétronas. Nous entrons alors dans un autre monde, à 5 stations de métro de notre vieux quartier, celui pour lequel les habitants se mobilisent face aux velléités de rénovation destructrice des autorités. Au KLCC, le centre-ville, point de « cantines » (le mot semble plus juste que restaurant) où l’on fait la cuisine et la vaisselle à côté des tables, sur le trottoir. Les assiettes en plastique sont remplacées par un standing occidentalo-universel. Au sortir du métro, nous tombons sur un centre commercial qui se déploie sur 5 ou 6 étages et dans de multiples ramifications. Dans cet univers de luxe, nous découvrons un supermarché où nous jubilons en retrouvant des paquets de pates, des betteraves, des yaourts, du jambon, du beurre et autres fantaisies dont nous avait jusqu’à présent privés les habitudes alimentaires trop exotiques de l’Asie.
Au pied des tours Pétronas, dans un parc aux palmiers et arbres sublimes, nous découvrons une piscine en plein air, gratuite et ouverte à tous les enfants qui s’éclaboussent dans 20 cm d’eau ou sous les cascades. Titouan et Estéban vont y barboter un bon moment au milieu d’enfants de toutes les couleurs, en maillot de bain ou tout habillés. Il y a aussi tout un complexe de jeux d’enfants digne d’un parc d’attraction. Nous promettons de revenir…
En rentrant de nos pérégrinations du jour, chargés de jambon, de riz, tomates et autres plaisirs pour le repas du soir, nous découvrons en arrivant prés de notre auberge un spectacle étonnant qui nous donnera l’énergie de repousser un repos bien mérité.
A suivre…