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MONDUS VIVENDI

Un tour du monde en famille

grenouille
carte ancienne accueil
Carnet de route - MALAISIE
Orang Asli

Nous accostons sur une plage. Des enfants à la peau très noire se baignent. Aucun adulte ne les accompagne ou ne les surveille. Ce petit groupe habite ici, dans la jungle, descendant d’un peuple nommé Orang Asli : les habitants originels. Ils sont les seuls humains autorisés à vivre et chasser dans le parc national du Taman Negara.


Nous avons hésité avant de venir ici, Campement Oran Aslifuyant généralement les mises en scène touristiques de modes de vie disparus. Ce n’est heureusement pas le cas ici et si nous restons assez inconfortables avec l’idée de rentrer dans l’intimité d’un campement, l’expérience est unique et enrichissante. Les personnes que nous rencontrons ne sont pas des primitifs rencontrant pour la première fois des hommes venus d’ailleurs ou des ethnologues. Ils ont choisi de continuer à vivre dans la jungle selon leurs coutumes ancestrales. Ils ne refusent pas toute compromission avec la modernité et le tourisme est pour eux une ressource qu’ils exploitent modérément. Ils vivent au plus simple sans forcer le trait de l’exotisme. Ils ne refusent pas un séjour à l’hôpital si leur médecine traditionnelle fait défaut. Mais leurs cœurs sont tournés vers la jungle qui leur procure nourriture, plantes médicinales, matériaux de construction, etc.


Nous sommes accueillis par le chef du village. Pour être chef ici, il faut avoir un certain âge, une solide connaissance des plantes et Sarbacaneune bonne relation avec les autres. Ce n’est pas précisé, mais il faut aussi être un homme, les rôles sexués étant nettement distingués. Seuls les hommes vont à la chasse, armés de sarbacanes en bambou d’environ deux mètres de long et de flèches empoisonnées. Le poison provient d’un arbre. Il est suffisamment puissant pour tuer un homme avec une fléchette. Les parties touchées sont coupées et jetées pour ne pas empoisonner le gourmet ; aussi visent-ils les parties du corps les moins comestibles. De petits ours en peluche disséminés dans le village servent de cible d’entrainement.


Les enfants ne vont pas à l’école, mais jouent librement au sein du campement. Ils apprennent par observation et entrainement.CIBLE À partir de 10 ans, les garçons vont chasser en forêt. Nous voyons des enfants jouant avec des épées et un bateau fabriqués de leurs mains. Un autre déambule, un lance-pierre accroché à l’oreille. En nous voyant, ils rentrent dans leur cabane. Titouan observe les techniques de construction de cabane, un de ces jeux préférés. Une voiture en plastique est rangée dans une habitation, mais les jouets de ce type semblent rares. On entend des rires et personne ne semble malheureux. Il règne dans le village un calme apaisant et un climat de sérénité. La splendeur de l’environnement fait oublier les détritus qui jonchent le sol.


Ils sont environ 3000 à travers la jungle à cabane et linge partager ce mode de vie rudimentaire, répartis en campements d’environ 60 personnes. Ils parlent leur propre langue et partagent une apparence physique différente des Malais en général, mais proche de celle des aborigènes d’Australie ou de Nouvelle-Guinée. Si une personne vient à mourir, le campement sera abandonné après avoir déposé le défunt sur une plateforme en haut d’un arbre, la canopée étant pour eux un espace sacré. Le site pourra être réutilisé quelques années plus tard, quand l’esprit sera parti. Leur mode de vie est semi-nomade. Ils déménagent lorsque les ressources environnantes s’amenuisent.
C’est plein d’émotion et de silence que nous regagnons la pirogue, avec beaucoup de respect pour nos hôtes d’un instant et leur mode de vie fondé sur une parfaite harmonie avec la nature, ce qui nous semble aujourd'hui d’un autre temps.

 

 

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