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MONDUS VIVENDI

Un tour du monde en famille

grenouille
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Carnet de route - Pérou


Jupes et chapeaux

Après trois jours d’acclimatation, nous quittons Cusco pour la vallée sacrée, direction Ollantaytambo. Nous rejoignons donc doucement la vallée en serpentant dans des paysages verdoyants aux sommets enneigés. Il nous faudra une heure et demie pour descendre de 600 mètres et découvrir ce village, dernière étape accessible en voiture OLLANTAavant le Machu Picchu. Le lieu est enchanteur et les ruines incas qui surplombent les habitations nous propulsent quelques siècles en arrière. Nous arpentons les ruelles pavées où un canal maitrisant le cours d’eau permet l’irrigation des maisons et le nettoyage des rues. Cette zone piétonne était l’ancien quartier des nobles et religieux du XVe siècle. Les Incas possédaient une architecture à la fois ergonomique et esthétique qui, encore aujourd’hui, nous étonne et nous séduit. C’est au détour de l’une de ces ruelles que nous empruntons un sentier abrupt qui nous permettra d’escalader (gratuitement) sur une partie des ruines, certes moins touristiques, mais nous offrant un panorama spectaculaire. Pinkuylluna fait face à la Fortaleza (site touristique le plus visité d’Ollantaytambo dont le tarif est exorbitant), exposant ainsi un point de vue privilégié sur cette cité inca aux pierres colossales.   


Un café chaud, quelques céréales et nous voilà partis pour « Las salinas ». Une fois plein, le bus local (un minivan) prend la route. Comme rien n’est indiqué, il suffit de demander où va le bus. Les arrêts ne sont pas déterminés à l’avance et dépendent des personnes qui descendent ou font un signe au bord de la route pour monter, sans que la quantité de sièges disponible ne soit en quoi que ce soit une limite. Après quelques kilomètres, quatre paysannes en habits traditionnels montent avec leur charge enveloppée dans un tissu coloré. Elles portent toutes une jupe couvrant de nombreux fardeaujupons, de grosses chaussettes en laine, un pull et un chapeau haut de forme blanc ou en feutrine marron. Deux longues tresses de cheveux noirs sont liées ensemble au bas du dos. L’usure des habits parle d’une vie de labeur pour ces femmes âgées de la campagne, dont le visage buriné par le soleil porte une tradition ancienne qu’elles gardent précieusement. Elles parlent entre elles en quechua, une langue difficilement comparable à une autre. Bon Jovi succède à Bryan Adams dans les haut-parleurs, en signe des aspirations plus internationales de la nouvelle génération. Différentes façons d’être péruvien cohabitent ainsi dans l’habitacle restreint de ce bus. Un bébé sur les genoux de sa mère s’étonne encore de voir des moutons sur le bord de la route, alors que la famille, en habits du dimanche, se rend à la messe ou au marché.


Nous allons jusqu’à Tarabamba, à 20 minutes d’Ollantaytambo. Aucun signe, aucun panneau ne signale l’endroit. Le chauffeur s’arrête au bord de la route et nous indique un chemin qui s’enfonce dans la vallée. Nous franchissons un pont suspendu en bois aneayant de longues années de service derrière lui pour accéder à un hameau coincé entre les montagnes. Le chemin s’enfonce entre les maisons en adobe et la rivière. Nous croisons quelques habitants qui nous saluent chaleureusement. Quelques-uns jouent au foot sur un petit terrain. Nous quittons ensuite la vallée pour gravir un sentier en direction de notre but : les salines de Maras. Le chemin est abrupt, mais praticable. Nous croisons un vieux couple avec un âne chargé, redescendant la montagne à bon pas. Sur le sentier, des hommes crapahutent bien plus rapidement que nous, chargés de leurs pelles, tandis que nous découvrons un canyon grandiose au fond duquel glisse une rivière aux couleurs salines.


salinas de marasUn dernier virage avant d’apercevoir un ensemble de petites piscines épousant les pentes abruptes de la montagne, comme autant de restanques remplies d’eau salée, attendant que le soleil fasse son œuvre. Les hommes qui travaillent ici en coopération succèdent aux anciens Incas ayant exploité ce réservoir de sel à 3000 mètres d’altitude, là où jaillit une source d’eau saturée en sel. Selon leur niveau de remplissage, les bacs prennent différentes couleurs allant du blanc pur au marron foncé. Le travail se fait exclusivement à la main pour gérer la circulation de l’eau entre les différentes parcelles. Le tout créé un paysage incomparable et grandiose. En chemin, un gars semble enlever les épines d’un fruit de cactus. Il nous explique que celui-ci est comestible. Plus loin, un autre gars en cueille avec une bouteille en plastique coupée. L’usage est ici plutôt d’en faire un produit pour nettoyer. Outre l’aloe vera que l’on voit partout, la présence de tant de types de cactus donne à la région un air de western.


De retour au bord de la route, nous attendons le passage d’un bus qui nous conduira plus loin jusqu’à la petite ville d’Urubamba. La ville n’a guère d’intérêt en dehors du marché du dimanche. Fruits, légumes, viandes se déploient sur les étals. Loin des lieux touristiques, la vie quotidienne s’épanouit sans artifices. Sur les trottoirs, de Marché d'Urubambanombreuses femmes de tout âge, portant divers habits traditionnels sont assises devant un sac de patates, de carottes ou de fruits de cactus. Il n’y a parfois que quelques légumes, la récolte des derniers jours. Une tête de vache sans peau trône sur une souche devant le rayon boucherie où la viande est exposée sans aucune réfrigération. Nous profitons du marché pour racheter quelques chaussettes et une paire de chaussures. L’ancienne paire disparait aussitôt dans le sac d’une femme avec deux enfants pour un quelconque second usage.


TUKTUKÀ notre grande surprise, nous retrouvons ici des tuk-tuks, avec un look terrible, chacun arborant les armes de sa tribu : Bugs Bunny, Batman, Donald ! Souvent customisés, ils servent principalement au transport local. Avoir une voiture ici reste un luxe et la vallée serait bien isolée si elle n’était au cœur de la vallée sacrée des Incas, attirant aujourd’hui une foule de touristes en route vers une des 7 nouvelles merveilles du monde, le Machu Picchu.


 

 

 

 

 

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