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MONDUS VIVENDI

Un tour du monde en famille

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Carnet de route - Pérou


L'île aux oiseaux

limaPassées les attentes prolongées dans les aéroports et les retards cumulés, nous arrivons tardivement à Lima, dans le quartier d’affaire où s’élancent des bâtiments modernes contrastant avec les banlieues hideuses. Nous ne passons qu’une soirée dans cette capitale, le temps de prendre nos tickets de bus pour aller dès le lendemain à Paracas. Le terminal de la compagnie Cruz del Sur est impressionnant et ressemble à un terminal d’aéroport miniature. L’enregistrement des bagages effectué, nous prenons place à bord d’un bus aux sièges espacés où il est presque possible de s’allonger. Le grand luxe pour aborder la mythique route panaméricaine qui descend de l’Alaska à Ushuaia, à l’extrême sud du continent américain, après un parcours de plus de 25 000 Kms. Nous allons plus ou moins suivre cette route fantastique pendant près d’un mois jusqu’à Valparaiso, au Chili.


bord de routeAu sortir de Lima, le désert s’installe confortablement le long de la côte, ne laissant aucune herbe percer la terre ocre et aride au possible, malgré la sorte de brume qui voile le ciel la plupart du temps. Coincée entre le courant froid de l’Humboldt et la cordillère des Andes, cette région dépouillée abrite pourtant des habitations, entre villages fantômes et bidonvilles. Quelques endroits où débouchent les cours d’eau venant de la sierra sont cultivés. Les palmiers géants et les maisons jamais terminées où pointent les ferraillages destinés à un hypothétique étage supplémentaire ne sont pas sans rappeler les paysages égyptiens.


Arrivés à Paracas, nous contemplons le même tableau de maisons de briques ou de parpaings dont seule la façade principale est enduite, donnant un air d’abandon aux constructions dont certaines ont bien souffert du terrible tremblement de terre de 2007, d’une intensité de 8 sur l’échelle de Richter, ayant fait plus de 600 morts. La ville de Pisco, à quelques kilomètres d’ici, a été une des plus touchées. Les restaurants de Paracas concentrent leurs cartes camionautour du « ceviche », tartare de poisson mariné plus ou moins épicé. De notre côté, nous dénichons un petit resto local sans devanture et très bon marché où il n’y a que des pêcheurs du coin. Ici, pas de ceviche (ouf), mais du « pollo a la plancha » (poulet frit) comme on l’aime. Les locaux mangent leur soupe en silence, bercés par le son de la télévision, laissant le ceviche aux seuls touristes, comme la bouillabaisse à Marseille. 


Sur la place, deux camions conçus pour la bourlingue attirent notre attention ; deux familles hollandaises vivant en France parcourent l’Amérique latine dans ces bolides cormoranpendant un an avec leurs enfants, un peu plus âgés que les nôtres. Une autre approche du voyage, plutôt enthousiasmante. La surprise vint au cours de notre ballade nous ramenant finalement vers le bord de mer où s’exposent des maisons magnifiques et luxueuses au possible, en complet décalage avec le contexte général où la pauvreté semble l’emporter sur le développement. Cormorans et autres oiseaux marins planent à quelques centimètres de l’eau, augurant peut-être de belles rencontres pour notre sortie en mer prévue demain aux îles Ballestas.


candelabroLe bateau passe d’abords devant le candélabre, dessin sur le sable de 180 mètres de haut, dessiné par des extra-terrestres on ne sait trop quand, pour s’amuser. La dérivation des rares pluies a conservé intact le glyphe énigmatique. Alors que le bateau poursuit sa route, des fous variés (oiseaux marins qui n’ont rien à voir avec la variété de fous qui peuplent les colonies humaines) plongent les uns après les autres à vive allure d’une quinzaine de mètres de hauteur pour attraper des anchois ou autres poissons imprudents.


manchot de humboltdAu loin se profilent les arches creusées dans la roche des îles qui abritent aujourd’hui une quantité incroyable d’oiseaux. Des lions de mer se reposent tranquillement sur des rochers quand ils n’apparaissent pas soudainement à côté du bateau, faisant surface joyeusement. Parmi la soixantaine d’espèces qui s’abritent ici pour profiter des eaux ballestasfroides et poissonneuses, des sternes incas, des pélicans, des vautours, des cormorans de Bougainville, et un petit trotteur, le manchot de Humboldt. Les oiseaux sont parfois si nombreux que la colline est pour de bon, noire de monde. L’endroit est tout simplement magique ! La sterne inca, qui pêche en plongeant, est gris ardoise avec un bec rouge profond et des sortes de moustaches blanches à la Dali. Elle est endémique aux régions côtières de l’Amérique subissant le courant de Humboldt et ses eaux froides et poissonneuses.

sterne inca pélicans


À peine rentrés, nous embarquons dans un bus pour explorer la réserve naturelle de Paracas dont le nom dérive du quechua, « para accas » signifiant « pluie de sable ». Après la visite du musée, nous expérimentons la valeur de ce nom alors que le vent balaie le sable en surface d’un immense désert de sable et de roche. Quelques fossiles marins affleurent en surface de ce qui fût par le passé un milieu aquatique puis une plage rougejungle luxuriante, au gré des mouvements tectoniques. La sensation du désert est très particulière et nous enthousiasme au possible. Loin d’être uniformes, les nombreuses nuances de couleurs crééent un paysage martien dans ce désert qui vient se jeter dans l’océan sous forme de falaises abruptes ou de plages de sable rouge, directement issue du magma. En se rapprochant de la côte, le bleu de la mer contraste merveilleusement avec les ocres du désert alors que dans un petit port de pêches perdues, pélican, cormorans et même une petite loutre se livrent à leurs jeux. Le notre consiste simplement à s’imprégner de ces paysages incroyables, à savourer la beauté pure et sauvage des ces lieux intenses.

désert

 

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