Voyageant avec deux enfants de 5 et 7 ans, la question de l'école et des jeux se pose. Comment les enfants des 4 coins du monde sont-ils instruits ? dans quel types d'écoles ? A quoi jouent-ils à la récréation, chez-eux ou dans la rue ? Cette rubrique s'adresse aussi à l'école des Passons où sont scolarisés Titouan et Estéban; et permet de garder le contact avec les copains à travers un thème qui les rassemble : comment vivent, apprennent et jouent les enfants du monde ?
Pluralisme en Malaisie
DATE : 29 SEPT 2012
Situation : Kuala Lumpur, Malaisie
Les enfants sont partout présents. Accompagnés de leurs
parents pour les plus jeunes, en groupe scolaire pour les plus grands, nous les croisons à chaque instant. Dans les rues, des BAS-SEKOLAH (bus des écoles) attendent les enfants.
La majorité des parcs sont équipés d’aires de jeux immenses, parfaitement entretenues, dans lesquelles chacun peut expérimenter son agilité et développer son imaginaire. Kuala Lumpur semble être une ville soucieuse du bien-être de ses citoyens en herbe. Multiculturelle et pluri religieuse, cette mégalopole se veut ouverte et accueillante. C’est, en tout cas, le sentiment que nous avons à notre arrivée. Le niqab côtoie le sari avec respect et tolérance.
Les écoles publiques mixtes semblent être fondées sur cette philosophie d’acceptation et de partage. Seuls les détails de l’uniforme varient et nous laisse entrevoir une différence religieuse.
Cependant, on observe une forte présence d’écoles privées, par confession et généralement non mixtes. Il nous semble alors difficile d’établir un constat général sur 
l’école. Si l’uniforme est omniprésent en Malaisie, il respecte des codes culturels et religieux qui nous échappent. L’habit signerait-il l’excellence ou le statut social ? Chaque école ayant son propre uniforme, il finit par dévoiler celui qui le porte au-delà de ses convictions. L’habit ne gomme pas ici les classes sociales, mais met un point d’honneur à traduire l’élitisme (ou non) de l’enseignement reçu. les enfants semblent mettre en avant le fait d'être dans une "english speaking sckool", où l'enseignement se fait en anglais, ce qui permet aux jeunes Malais d'être parfaitement bilingues. Les horaires et le rythme hebdomadaire diffèrent également d’une structure à l’autre. Nous croisons des groupes scolaires tous les jours, samedi et dimanche compris. Cela rajoute un peu de confusion à notre compréhension du système scolaire malais.
En prenant de la distance, nous voyons que les complexes scolaires sont démesurément grands par rapport aux villes dont ils dépendent. On perçoit nettement une volonté d’instruction forte et prestigieuse. Même si la mixité n’est pas partout de mise, filles et garçons « semblent » recevoir une instruction similaire. Avec les kilomètres, le renforcement religieux se fait sentir et le mélange pluriculturel quasi inexistant.
C’est lors de notre retour sur Kuala Lumpur que le constat nous paraît plus saisissant. Les différentes communautés cohabitent et partagent ce vaste environnement avec respect et tolérance mutuelle ; mais le mélange des genres n’existe pas. Pas de couples mixtes ou de bande de copains pluriethniques.
La Malaisie reste une terre d’accueil où chacun peut vivre sa religion librement. Modèle d’une terre polychrome vivant en paix.
Côté jeux, la Malaisie est à son aise avec le plaisir de jouer, de se mesurer aux autres à travers diverses compétitions, dont certaines des plus étonnantes comme les concours de chants d’oiseaux qui se déroulent au nord, à Kota Bharu. Le sport le plus en vogue semble être le badminton. Partout nous croisons des enfants allant à l’école cartable sur le dos, raquette de badminton à la main. Pas étonnant que l’on ait vu un Malais en finale des Jeux olympiques de 2012 dans cette discipline qui reste marginale en France. Les autres jeux traditionnels sont les cerfs-volants et le lancer de toupies, dont certaines parviennent à tourner pendant plusieurs heures. Les bade-blades ne sont pas encore à la hauteur !
Nous vous laissons méditer sur ces phrases offertes à la réflexion des élèves de Kula Tahan sur les murs de l'école :
"Un voyage de 1000 km commence avec un simple pas."
"On gagne, non par chance, mais par préparation."
"Les grands esprits ont un but; les autres n'ont que des souhaits."
"Beaucoup reçoivent des conseils, seuls les sages en tirent profit."
"Le succès ne consiste pas à ne pas faire d'erreur, mais à ne pas les répèter."
La dernière est très significative de l'esprit en Malaisie : "cela ne fait aucune différence d'où tu viens, mais une grande différence où tu vas".
