Nous travaillons tous les deux dans le domaine du handicap, alors cette question nous taraude. Quel que soit le niveau de développement des pays du monde, le handicap touche environ 10 % de la population, pour des raisons différentes. Mais qu'en est-il des pratiques sociales face au handicap dans les pays que nous traversons ? Comment est-il pensé, vécu, accepté ou rejeté ?
Handicap en Chine
Manu -
9 SEPTEMBRE 2012
Situation : Pékin - Chine
En arrivant à l’aéroport, on découvre d’emblée une attention à l’accessibilité que l’on retrouve dans l’ensemble des sites récents, témoignant d’une réelle volonté inclusive. Les Jeux paraolympiques aidant, de nombreux sites sont aménagés et disposent de passages réservés. .jpg)
On croisera aussi deux fois des personnes apparemment dépourvues de jambes, roulant sur un skate-board, se poussant d’une main sur le sol, tenant une écuelle pour mendier dans l’autre. Contradictoire, comme souvent, le rapport au handicap qui transparait à travers une observation succincte semble teinté d’abandon et d’attention.
Dans le quotidien de la ville, l’accessibilité reste réduite, et les rampes d’accès tellement pentues que l’on aurait du mal à monter seul. Pourtant, nous croisons de nombreuses personnes handicapées, en fauteuil, le plus souvent accompagnées. Il semble aussi que les personnes âgées aient recours à ce type d’engins pour circuler sans trop de peine. On voit aussi de nombreuses personnes âgées au travail dans la rue, occupant de petits emplois pénibles ou vendant des plans de ville à qui veut bien.
Il semble donc que le sort de chacun réside bel et bien dans sa bonne ou mauvaise fortune, son niveau de ressources et son entourage..jpg)
Les moyens de transport sont globalement inaccessibles et la chaine de déplacement ne manque pas d’embuches de toutes sortes. Plus original est le nombre important de motos aménagées avec un sigle « handicap » sur la capote et parfois sur la plaque d’immatriculation. La plupart des véhicules étant électriques, la question des pédales ne se pose pas et de nombreux « deux roues » en ont en fait 3 de série.
Nous ferons la rencontre d’une personne, certainement un autiste de haut niveau, qui nous aborde et nous demande notre nationalité. Quand on lui dit « France », il nous dit les salutations en français, tourne les pages de son livre pour nous montrer le drapeau français, puis nous serre la main à tous. Nous faisons les présentations, il nous montre le sigle « République française ». Nous confirmons qu’il s’agit bien du sigle français. Il nous serre la main à tous puis nous salue en français. Étrange et sympathique, c’est la personne parlant le mieux français que nous aurons l’occasion de rencontrer.
