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MONDUS VIVENDI

Un tour du monde en famille

grenouille
carte ancienne accueil
Carnet de route - INDONESIE


Pour une tasse de Kopi Luwak

Le temps de prendre une douche rapide et d’avaler un breakfast (pain de mie vert fluo et café turc !) et nous voilà repartis pour 6 route défoncéeheures de route dont les dernières seront rebondissantes. Si le Bromo n’est pas facile d’accès, le plateau d’Ijen ne l’est pas davantage. Les routes sont complètement défoncées et seuls les Javanais ont l’art et la manière de faire monter un petit van dans ces chemins de montagne encore en construction ! Les distances ne se mesurent pas ici en kilomètres, mais en temps de trajet. Nous arrivons à notre hôtel en fin d’après-midi, heureux de pouvoir enfin nous reposer ! La plupart des routards repartiront dès 4 heures du matin pour aller escalader le volcan Ijen situé à une heure de route. Pour nous, demain c’est farniente ! Et nous sommes heureux de ce choix, même si la grasse matinée n’est pas encore à l’ordre du jour. Le Muezzin qui fait son appel à la prière dès 3 h 30 et le lever du soleil à 5 h, finissent d’écourter notre nuit. 


Nous décidons de vagabonder dans ce village de montagne. Beben, un homme charmant, nous aborde et semble heureux de pouvoir nous faire découvrir son village natif. Nous commençons par l’usine d’hydro-électricité où il travaille. Le site est petit et d’une propreté surprenante. Deux turbines y transforment l’eau du torrent en électrons.


Nous poursuivons notre visite guidée et pénétrons au cœur de la plantation produisant le café le plus cher au monde : le Kopi Luwak  (voir le reportage spécial de Titouan pour savoir pourquoi)… mais aussi un café local destiné à la seule île de Java. Beben nous kopi_luwakfait partager ce lieu avec une gentillesse rarissime. Les explications sont nombreuses et techniques, ce qui nous permet de prendre conscience de l’ampleur de la tâche. Tout ici est fait manuellement avec patience et savoir-faire. Le tri des graines par les femmes nous laisse admiratifs. Leurs gestes sont précis, assurés et minutieux. Nous remontons progressivement vers la plantation de café elle-même en faisant ici et là des dégustations de noix de macadamia et de fraises (ce qui ravit Estéban). Nous aurons même le privilège de voir le Luwak, ce petit animal nocturne qui se nourrit des fruits du caféier, et jouant un rôle majeur dans la production du Kopi (café) Luwak. Mais, destiné à l'exportation, et à 100 000 roupies la tasse (soit le prix de 2O tasses de café ordinaire), nous nous contenterons du café local. Les locaux n'en consomment pas car 1) il est cher et destiné aux pays occidentaux, 2) ils savent d'où il provient !

enfants à Sempol


Partis pour une petite balade dans le village, nous aurons passé plus de 2 heures avec Bében. Nous découvrons en rentrant le cœur du village lui-même où les gens vivent leur vie loin des sentiers touristiques. Au chant des oiseaux en cage devant les maisons, la vie semble s’écouler paisiblement au rythme de la campagne. Les enfants nous interpellent pour poser le temps d’une photo qu’ils regardent avec bonheur ensuite sur l’écran de l’appareil. Des hommes réparent une antenne satellite et nous indiquent la seule épicerie du village, nichée au cœur d’une maison, où nous pourrons nous ravitailler en eau.
De retour à l’hôtel, c’est travail scolaire puis Legos. Titouan initiera un père et son fils à la magie de ce monde en construction. Ils resteront avec nous, fascinés et captivés par leur tâche, jusqu’au déjeuner.


Après une sieste bien méritée, nous plongeons dans la piscine de l’hôtel avant d’aller explorer la forêt environnante à laCASCADE recherche d’une cascade d’eau chaude. Nous traversons le village où bons nombres d’enfants nous saluent par un « Halo » joyeux et curieux. Les plus grands viendront demander (en anglais) à Titouan son nom et son âge. Maîtrisant parfaitement ces questions, notre Titou répond sans sourciller dans un anglais « So british » ! Après une petite marche agréable, nous nous engageons sur un petit chemin étroit et glissant. Les vibrations aquatiques se font sentir et la vapeur chaude qui en émane crée une atmosphère de forêt tropicale qui nous enchante ! Après avoir sauté sur quelques troncs d’arbre coupé à la manière de nos pas de géants dans les parcs, nous arrivons à la cascade. Il nous faudra patienter 5 minutes (Chinois oblige !) pour apprécier ce spectacle hors du commun que seule la terre sait créer. Le lieu est envoûtant. Sa puissance et sa beauté nous apaisent. La nature, aussi forte soit-elle, sait, en quelques instants, nous ramener à l’essentiel, à la paix et au calme intérieur. Cette escale aura été une parenthèse bien venue dans cette folle semaine passée à Java. Demain, levé 3 h 30 pour gravir l’Ijen puis transfert vers Bali. Mon instinct de maman me fera préférer la douceur du minibus à l’ascension d’un volcan et ses vapeurs méphistophéliques. Manu gravira donc tout seul ce volcan au lac turquoise !


IJEN

Au terme d’une ascension de 500 mètres de dénivelé, le Kawah Ijen laisse admirer ses flancs abrupts au sein desquels nichent des eaux sulfureuses. Le nuage de vapeurs de soufre qui s’élève ne laisse aucun doute sur la nature volcanique du site, officiellement fermé par les autorités du fait des risques d’éruption. Mais on est à Java, et seule la descente au sein du cratère (d'où l’on extrait du lac le soufre encore liquide) est proscrite par un garde en masque à gaz.porteur de soufre Seuls passent les « porteurs de soufre », sans aucune protection, qui remonteront des blocs de soufre refroidis dans deux paniers reliés par une planche posée à même l’épaule. Chacun porte environ 80 kgs, en tongs pour certains, sur le long chemin sablonneux et pentu qui descend vers la vallée. Écrasés par la charge, ils semblent presque courir sur le sentier, dépassant les touristes et proposant de poser pour la photo, pour quelques roupies de plus. Version javanaise des misérables ? Le travail est parait-il bien payé, mais à quel prix ? Entre la charge et les émanations toxiques, quel choix draconien entraine ses hommes dans l'antre du dragon ?


Un petit café, quelques gâteaux et nous voilà repartis dans notre folle descente. Les Javanais conduisent tels des Sébastien Loeb frustrés par des routes chaotiques. Après 3 heures de courses, nous nous arrêtons sans plus de précisions. Un vaguement changement de bus nous est annoncé. Effectivement, nous serons mis, contraints et forcés par nos escrocs, dans un bus de ligne nous menant au ferry. Ayant payé pour un transfert jusqu’à Permutéran, à Bali, nous payons notre traversée et notre Bémo avec amertume ! Nous acceptons ces aléas du voyage avec philosophie et posons nos sacs poussiéreux dans un minuscule village au nord de Bali, bordé de plages au sable noir.  Nous allons prendre une semaine de repos dans ce havre de paix. Les garçons sont épuisés et ont besoin de retrouver leurs énergies enfantines que Java a englouties avec voracité ! Estéban précise : « nous, on n’est pas en vacances, on est en voyage » !

 

dés romains

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