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MONDUS VIVENDI

Un tour du monde en famille

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Carnet de route - INDONESIE


Crazy Kuta cocktail

Nous roulons en direction de Kuta, au sud-ouest de Bali. Notre chauffeur ne semble pas décolérer à propos de cette ville : « crazy Kuta » répète-t-il en boucle, en alternance avec « Kuta, not Bali », « no culture », et autres refrains sur la présence des Australiens, la vie dévoyée, les embouteillages, l’absence de warungs (resto local) et les prix exorbitants. Il nous laissera légèrement en périphérie du centre afin de ne pas s’aventurer davantage dans l’antre du diable. C’est ici qu’il y a 10 ans, en octobre 2002, une bombe a explosé dans une boite de nuit,VAGUE A ULUWATU faisant de nombreuses victimes, notamment australiennes. Le décor ainsi planté, on pourrait se demander ce qu’on est venu faire ici. Cela reste à découvrir, mais déjà nous apercevons des plages immenses où l’océan indien vient déverser toute sa colère.


C’est d’ailleurs à l’extrême sud de Bali, perché sur une falaise tombant à pic sur une centaine de mètres, que se dresse le temple d’Uluwatu, destiné à protéger l’île des mauvais esprits de la mer. À ses pieds viennent se briser des vagues parmi les plus belles de la côte, celles que seuls les surfeurs chevronnés osent défier. Leurs rugissements se répètent indéfiniment tandis que l’eau s’enroule en cascade avant de se perdre en écume, lasse et vaincue. Le spectacle est envoutant, hypnotique.

SURF


Les vagues puissantes façonnent aussi l’esprit d’une ville bâtie autour du surf, avec le fun et les décibels qui accompagnent l’imaginaire de la glisse. Pourtant, la grande majorité se vautre lamentablement sous l’effet de l’attraction terrestre, toujours dirigée vers le bas. Seuls les meilleurs ressentent le frisson jusqu’à son terme. Qu’importe, tous se retrouvent finalement autour d’une bière à la nuit tombée, profitant de l’intense animation nocturne où les groupes de rock indonésiens jouent en live les standards internationaux avec brio. La machine à fun est parfaitement rodée, l’ambiance est décontractée et le soleil au rendez-vous.


Tous les soirs, celui-ci termine sa course dans la mer, dans un déluge de couleurs COUCHER DE SOLEIL A KUTAflamboyantes. Des nuages semblant sortir de nulle part se dressent à l’horizon pour rehausser encore la majesté du spectacle, sous le regard perçant de gros oiseaux de mer planant au-dessus des eaux. Rien à redire, c’est juste parfait. Les jeunes sortis de l’école viennent sur la plage pour jouer au foot, égratignant au passage les constructions en sable des enfants, que la mer finira de balayer. Nous sommes au pays de l’éphémère, où rien ne dure, mais où tout se répète inlassablement, indéfiniment. Une image de la vie elle-même ; toujours là, mais se renouvelant sans cesse. Chacun de nous n’est qu’une étincelle dans le grand feu de la vie. Pour les hindous, c’est le cycle du Samsara, la longue marche vers la lumière, vie après vie. Pour d’autres, c’est carpe diem, profite de l’instant présent. Pour nous, c’est une étape décontractée avant l’Inde. À 11 €  la nuit, notre hôtel a quelques années de service, mais une grande piscine. On mange bien à Kuta, et même très bien chez « Pronto pizza », au bon goût d’Italie.


Avec la régularité des vagues, on nous interpelleENFANTS JOUANT DEVANT LES VAGUES : « yes, trannsporrt », « yes, cerf-volant », « yes, boys », « yes, massage », « yes, quoi que ce soit ». Comme partout à Bali, chacun cherche ici à profiter de la manne touristique, des petits étals des marchands locaux aux splendides magasins Rip Curl ou autres Hard rock café. Mais Kuta a d’autres charmes, plus subtils, moins flamboyants. Nous sommes situés entre Jalan Poppies 1 et Jalan Poppies 2, deux rues centrales entre lesquelles se ramifient de nombreuses ruelles pavées, très étroites, appelées « gangs ». On y voit encore à l’heure du dîner des hommes poussant un chariot avec une marmite, annonçant leur passage avec une petite cloche. Entre développement à l’occidentale, débrouille et traditions, chacun peut trouver ce qu’il cherche, voir ce qu’il regarde, tant que le respect mutuel relie des approches de la vie si différentes. Faut-il pleurer sur la Bali d’autrefois ? Certainement autant que nous regrettons le temps des châteaux forts. Kuta, à l’arrivée des premiers babas cool, dans les années 70, ne connaissait pas l’électricité. Mais le soleil, lui, se couche indifféremment, avec le même éclat, sur la Bali d’hier et celle d’aujourd’hui.

SUNSET SUR TANAH LOT

 

 

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