Départ prévue : le 27 novembre 2012 - Vers Bangkok, en Thaïlande
A l'affut du tigre
Après un après-midi de trajet sur un mélange de routes et de piste défoncée par les pluies de mousson, nous arrivons dans un hôtel sympa en début de soirée. Après une douche « chaude » et une bonne omelette frites, nous apprécions cette nuit de sommeil qui nous mènera, dès l’aube dans la jungle de Mowgli. Ceci était sans compter sur quelques complications. L’accès au parc national du Ranthambore est très réglementé. Seuls les bus décapotables (Canter) et les jeeps d’État sont autorisés à entrer dans le parc et ils sont en nombre limité ce qui, jusque-là, est des plus respectables. Le départ de 6 h du matin étant complet, nous tenterons notre chance à nouveau pour celui de 14 h.
Étant levés, et notre hôtel se situant à l’écart du village de Sawai Madhopur, une petite balade matinale nous donnera un avant-goût de safari. Un groupe de singes langurs est dans un arbre près du chemin. Leur visage noir contraste avec leur pelage blanc, et leur longue queue pendouille gracieusement ou s’enroule avec élégance lorsqu’ils se déplacent. Nous assistons à un spectacle rare puisque l’un des membres du groupe est handicapé, amputé d’une partie de son bras. Tout autour, la vie foisonne, et chaque foulée est l’occasion d’apercevoir un troupeau de cerfs qui détale, un oiseau qui s’envole ou une ombre qui s’enfuit dans une mélodie de sonorités diverses. Mais il est temps de repartir au guichet du parc.
Arrivés à 11H30, nous n’accèderons au parc que 3 heures et demie plus tard, après avoir traversé un enfer d’attente, de bousculade et d’écrasement musclé lié d’une part à une incompétence organisationnelle et, d’autre part, au comportement habituel en Inde où s’applique la loi du plus fort. Loin de l’attitude de respect que nous pensions trouver ici, le même code prévaut sur la route ou pour les piétons : le plus gros ou le plus gonflé passe d’abord dans une indifférence générale au sort des autres.
Dans une autre catégorie de jungle, le parc du Ranthambore présente des paysages de savane et de lacs où vivent tigres du Bengale, ours, panthères, cerfs, daims, antilopes, avifaune colorée, langurs, crocodiles, etc. (voir galerie « faune » ICI).
Balader ici est un enchantement tant la vie sauvage se déploie en abondance. Du tigre, nous ne verrons qu’une trace de pas laissée sur le sable, mais cela n’altère en rien le plaisir de sillonner quelques instants son territoire. Un cerf mâle adulte de belle stature se dresse soudain sur ses pattes arrière pour attraper les hautes feuilles. Un autre groupe se tient en alerte près du lac, celui où nous avons aperçu un crocodile à quelques mètres d’une tortue. Cette parenthèse au cœur de la jungle nous a offert un instant de silence infiniment précieux, nous permettant de nous régénérer. La nature apporte toujours une magie essentielle, vitale à notre équilibre émotionnel.
Le lendemain nous reprenons la route vers Jaipur, la « ville rose » et capitale du Rajasthan.